Lunettes pour Conduire la Nuit : Témoignage et Conseils pour Mieux Voir dans l’Obscurité

“Je n’arrivais plus à supporter la nuit au volant” : le témoignage de Bernard face aux lunettes de conduite nocturne et la réalité du terrain

Avec la multiplication des trajets en soirée et la recrudescence des éblouissements sur la route, de nombreux conducteurs se tournent vers les lunettes de conduite de nuit. Mais derrière ces promesses de clarté se cache une vérité plus nuancée, souvent mal expliquée et difficile à appréhender par l’utilisateur lambda.

Un combat quotidien contre l’éblouissement

Bernard Fernandez, 58 ans, habite à Lyon et conduit quotidiennement pour son travail de commercial. Depuis plusieurs mois, il redoute le moment où la nuit tombe. « Je passais des heures sur la route, souvent sur l’autoroute A7, et les phares qui arrivent face à moi, c’était devenu intenable. Je me sentais ébloui, fatigué, presque en danger » confie-t-il.

Fin janvier 2025, un incident l’a particulièrement marqué : « Un soir de brouillard, un poids lourd arrivait en sens inverse. Ses phares très puissants m’ont aveuglé. Je n’ai pas vu clairement la voiture qui me précédait et j’ai tapé brutalement sur les freins en sursaut. Heureusement, personne n’a été blessé, mais ce fut un vrai déclic pour moi. »

Cette expérience douloureuse pousse Bernard à chercher une solution concrète. Il explore alors une recommandation reçue : les lunettes spéciales pour la conduite de nuit avec des verres jaunes, censées réduire l’éblouissement et améliorer le confort visuel.

Des lunettes aux promesses ambivalentes

Bernard fait l’acquisition d’une paire de lunettes Kanastal, un modèle souvent recommandé en 2025 grâce à ses verres polarisés et sa protection UV. « Au départ, j’étais plein d’espoir. Les premiers tests sur des trajets courts semblaient plutôt positifs : les éclats lumineux étaient un peu moins brutaux, je me sentais moins crispé derrière le volant. »

Mais son enthousiasme s’est vite tempéré : « Après plusieurs semaines, sur certaines routes et dans d’autres conditions, je n’avais pas l’impression que ça changeait grand-chose. Parfois ça aidait, parfois non. Je me demandais si c’était psychologique ou vraiment l’efficacité du produit. »

Cette expérience soulève une frustration classique face à ces lunettes. Comme le reconnait Marc Delorme, opticien à Lyon : « Il faut bien comprendre qu’il n’existe pas de solution miracle. Les lunettes de nuit peuvent réduire l’éblouissement dans certains cas, grâce aux verres polarisés et à la filtration de la lumière bleue, mais elles n’améliorent pas forcément la vision nocturne. Cela dépend aussi beaucoup de la sensibilité individuelle et des conditions climatiques. »

Un système d’information qui laisse à désirer

Bernard raconte aussi une difficulté supplémentaire : « J’ai eu du mal à savoir quel modèle choisir. Sur Internet, les avis s’affrontent. En magasin, l’opticien était honnête mais presque trop prudent. Il m’a conseillé aussi de consulter un ophtalmologiste. »

En effet, la confusion règne chez de nombreux conducteurs : que peut-on vraiment attendre des lunettes de conduite de nuit ? Quels critères privilégier ? Sont-elles remboursées par la sécurité sociale ? Voici un rappel qui fait défaut dans la sensibilisation grand public.

« Ce serait très utile d’avoir une information claire et accessible, notamment via les sites officiels de la sécurité routière », estime Bernard, « parce qu’on peut facilement se faire avoir par des promesses marketing. »

Quand consulter un spécialiste ?

Outre l’accessoire, Bernard a également pris rendez-vous chez un ophtalmologiste pour un bilan complet. « J’ai découvert que j’avais un début de cataracte, ce qui explique mes difficultés nocturnes et cette fatigue oculaire. Les lunettes peuvent aider, mais elles ne remplacent pas une prise en charge médicale quand c’est nécessaire. »

L’infirmière assistante à la clinique Lyon Part-Dieu confirme : « Nous voyons de nombreux patients qui se plaignent d’une mauvaise vision nocturne et pensent que les lunettes suffiront. Souvent, un examen approfondi révèle des problèmes à traiter en priorité, comme la cataracte, le glaucome ou la sécheresse oculaire. »

Ce que vous pouvez faire

Bernard a appris à composer avec ces lunettes mais surtout avec une meilleure information et des gestes adaptés.

• Vérifiez votre vision : prenez rendez-vous chez un ophtalmologiste si vous avez des difficultés à voir la nuit ou si vous êtes sujet aux éblouissements.
• Essayez différentes lunettes : les modèles avec verres polarisés et jaunes sont souvent conseillés, mais leur impact varie selon la personne.
• Privilégiez le confort : choisissez des lunettes légères et bien ajustées pour ne pas fatiguer votre visage ou vous gêner pendant la conduite.
• Informez-vous : consultez des sources fiables comme le site officiel de la Sécurité routière et demandez conseil à votre opticien.
• Évitez les lunettes de mauvaise qualité : les bas prix ne garantissent pas l’efficacité et peuvent même amplifier certains effets désagréables.
• Adaptez votre conduite : réduisez la vitesse, utilisez les feux adaptés et faites des pauses régulières si vous conduisez longtemps la nuit.

Ressources utiles

Ressource	Description	Lien
Site de la Sécurité routière	Conseils et actualités sur la conduite de nuit et les équipements	securite-routiere.gouv.fr
Union Française pour la Santé Oculaire	Informations sur les troubles visuels et démarches à suivre	ufsor.fr
Annuaire des opticiens et ophtalmologistes	Localisez un professionnel près de chez vous	annuaire.sante.fr

Le mot de Bernard

« Les lunettes de conduite de nuit ne sont pas une baguette magique, mais elles peuvent apporter un confort réel si on sait les utiliser judicieusement. Le plus important est de ne pas négliger sa santé visuelle et de rester vigilant au volant. La sécurité passer avant tout. »

Son témoignage illustre une vérité partagée par beaucoup : face à un phénomène embarrassant et parfois dangereux, il faut combiner des solutions techniques, médicales et pratiques pour conjurer les risques de la conduite nocturne. Bernard, comme des milliers d’automobilistes, apprend chaque jour à trouver un équilibre entre précaution et liberté sur la route.