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Avis sur les lunettes Enchroma : une révolution pour la cécité aux couleurs et le quotidien d’Odette Martin

“Je ne pensais pas que ces lunettes pourraient changer ma vie”
Comment Odette Martin a découvert les lunettes Enchroma et surmonté la cécité aux couleurs grâce à un parcours semé d’embûches administratives
« Je me souviens très précisément de ce jour de février 2025, à Aix-en-Provence, quand j’ai tenté pour la première fois les lunettes Enchroma. C’était un peu comme découvrir un nouveau monde, un arc-en-ciel au milieu d’un univers jusqu’alors monochrome. Mais comme pour beaucoup, ce bonheur a été précédé d’un long parcours de défis et d’incompréhensions. » Odette Martin, une retraitée de 68 ans, raconte avec émotion son expérience face à ce que l’on appelle communément la cécité aux couleurs. Grâce aux lunettes Enchroma, elle a non seulement vu la vie en couleurs, mais a aussi découvert les difficultés d’un système encore mal adapté aux besoins spécifiques des personnes atteintes de daltonisme.
Un quotidien bouleversé par la cécité aux couleurs
Odette a découvert son daltonisme tardivement, vers la cinquantaine, ce qui est assez rare. « Avant, je pensais que tout le monde voyait les couleurs comme moi. Je ne réalisais pas que le rouge ou le vert étaient pour moi très difficiles à distinguer. Quand mes petits-enfants me montraient leurs dessins colorés, je restais perplexe. »
Le daltonisme d’Odette, une forme de déuteranopie, l’empêchait de percevoir clairement certaines teintes, entraînant souvent une sorte de frustration ou un isolement social involontaire. « Je me sentais souvent exclue lors de sorties en nature ou d’événements où la couleur et la diversité visuelle jouent un rôle important », confie-t-elle.
La découverte des lunettes Enchroma : un soulagement visuel
En 2025, après plusieurs recherches sur internet et des recommandations d’un opticien local, Odette décide d’essayer des lunettes Enchroma, spécialement conçues pour aider les personnes atteintes de déutan et protan, deux formes courantes de daltonisme. Ces lunettes ont la particularité d’améliorer la perception des couleurs en filtrant certaines longueurs d’ondes de la lumière.
« Pour la première fois, j’ai distingué le vrai vert des feuilles, le rouge vif des fleurs, et même des nuances que je n’avais jamais soupçonnées. C’était comme si une porte s’ouvrait pour moi. »
Le modèle choisi par Odette, la version « Tilden », est adaptée pour une utilisation en extérieur et coûte environ 229 euros — un investissement conséquent pour une personne retraitée. C’est là que commence un autre combat : comment financer cet achat utile mais non remboursé par la sécurité sociale.
Une mécanique administrative mal comprise et décourageante
Odette explique humblement que le principal obstacle fut la recherche d’aides financières. « J’ai contacté ma mutuelle, la sécurité sociale et même des associations pour les personnes malvoyantes. Les réponses étaient vagues, et souvent, les lunettes Enchroma étaient tout simplement exclues des remboursements car considérées comme ‘non médicales’ ». Le daltonisme n’étant pas officiellement répertorié comme un handicap visuel nécessitant un remboursement, Odette se heurta à une forme de zone grise administrative.
Mme Claire Dubois, une responsable d’association d’aide aux malvoyants à Lyon, confirme : « Le daltonisme est une condition bien connue mais elle est encore peu prise en charge officiellement en France. Les lunettes Enchroma sont financièrement accessibles, mais pour un senior, 200 euros peuvent être une somme difficile à investir sans aide tierce ».
Odette déplore également un défaut d’information. « J’aurais aimé un point de ressources centralisé réunissant opticiens, associations et services publics, expliquant de manière claire les aides disponibles et les démarches. »
Pourquoi ce manque de prise en charge ?
La défaillance vient selon plusieurs spécialistes d’une classification peu adaptée. Le daltonisme est classé comme une déficience visuelle légère : il ne réduit généralement pas la vision de loin ou de près, ce qui outrepasse les critères classiques d’une reconnaissance du handicap visuel à des fins de remboursement.
De plus, les lunettes Enchroma, n’étant pas des aides techniques reconnues par la sécurité sociale, ne relèvent pas du champ des équipements optiques standards. La situation laisse un grand flou hésitant entre la technologie innovante et la conservatisme administratif. Odette conclut amèrement : « Des progrès technologiques existent, mais le système tarde à s’adapter pour les rendre accessibles à tous ceux qui en ont besoin. »
L’impact humain et social : au-delà de la vue
Au-delà de la dimension purement visuelle, l’expérience d’Odette révèle un enjeu plus vaste : celui de bien vivre avec un handicap invisible. « Mes relations sociales ont changé, car je participe à nouveau à des conversations où les couleurs comptent. Ce n’est pas qu’un confort, c’est une inclusion. Mais l’accès à cette amélioration doit être démocratisé », insiste-t-elle.
Elle raconte aussi une anecdote touchante : « lors de ma première balade avec mes lunettes Enchroma près du parc Borely à Marseille, j’ai pu expliquer à mes petits-enfants la flore comme jamais avant. Pour eux, c’était aussi une surprise. »
Ce que vous pouvez faire pour bénéficier d’un accompagnement similaire
Pour toutes les personnes concernées par le daltonisme, la démarche d’Odette peut inspirer. Vous n’êtes pas seuls, et des solutions existent même si elles demandent de la persévérance.
- Consultez un opticien spécialisé ou un ophtalmologue qui peut réaliser un test complet de votre type de daltonisme et proposer des solutions adaptées, comme les lunettes Enchroma.
- Contactez des associations telles que l’Association française des daltoniens (AFD) ou des groupes de soutien aux malvoyants qui peuvent orienter vers des aides locales ou mutuelles offrant des remboursements partiels.
- Interrogez votre mutuelle santé sur la prise en charge possible des lunettes corrigées pour daltonisme et demandez une éventuelle extension de garantie, certaines le permettent sous conditions spécifiques.
- Explorez les dispositifs d’équipement financés par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), bien que leur reconnaissance pour daltonisme soit limitée.
- Informez-vous auprès du fabricant Enchroma sur son service client et les offres promotionnelles ou programmes d’aide dont vous pourriez bénéficier.
- Participez à des forums en ligne et des groupes Facebook spécialisés pour partager vos expériences et conseils sur l’usage et les achats de lunettes color correctrices.
- Militez pour une meilleure reconnaissance du daltonisme dans les politiques publiques, via des pétitions ou contacts avec les élus locaux.
Le mot de la fin d’Odette
« Aujourd’hui, mes lunettes Enchroma ne quittent plus mon sac. Elles ont transformé non seulement ma perception visuelle, mais aussi mon existence sociale. J’espère vraiment que mon histoire servira à d’autres qui hésitent encore, et surtout que le système saura bientôt accompagner mieux cette belle technologie au service du bien-être. »
Ce témoignage d’Odette Martin, à la fois intime et instructif, éclaire un sujet mal couvert : la place des aides visuelles innovantes face aux administrations encore peu adaptées. Dans un monde où la couleur est omniprésente, il reste urgent que chacun puisse en profiter, sans galères et sans frustration.
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